Les partis islamistes : participation sans pouvoir

Malika Zeghal

Au cours des deux dernières décennies, des mouvements sociaux et politiques fondant leurs idéologies sur des références à l'islam ont cherché à devenir des partis politiques légaux dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Certains de ces mouvements islamistes ont été autorisés à participer légalement à la compétition électorale. Parmi les plus connus figure le Parti de la justice et du développement de Turquie (AKP), qui a remporté la majorité parlementaire en 2002 et dirige le gouvernement depuis. Le parti marocain de la justice et du développement (PJD) est légal depuis le milieu- 1990s et détient un bloc important de sièges au Parlement. En Egypte, les Frères musulmans (MB) n'a jamais été autorisé à former un parti politique, mais malgré la répression de l'État, il a réussi à présenter des candidats en tant qu'indépendants nominaux aux élections nationales et locales.
Depuis le début des années 1990, cette tendance est allée de pair avec des politiques officielles de libéralisation politique limitée. Ensemble, les deux tendances ont suscité un débat sur la question de savoir si ces mouvements sont attachés à la «démocratie». Une vaste littérature a vu le jour pour souligner les paradoxes ainsi que les risques et avantages possibles de l'inclusion des partis islamistes dans le processus électoral. Le principal paradigme que l'on trouve dans ce corpus d'écrits se concentre sur les conséquences qui pourraient en découler lorsque les islamistes utilisent des instruments démocratiques, et cherche à deviner les « vraies » intentions que les islamistes manifesteront s'ils arrivent au pouvoir.

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